Moon Chan Mi ♦ Memory of a blank page

Amnésique.

La sentence est tombée comme un couperet. Après plusieurs heures d’examens, de consultations, de questions, l’hôpital ayant prise Chan Mi en charge lui annonce qu’elle est amnésique et qu’elle n’a que peu de chance de retrouver les souvenirs qui constituent sa vie. Le dernier dont elle se rappelle,  c’est ses pieds nus écorchés sur les dalles froides des rues de Séoul, sous la pluie, vêtue d’une robe pourpre et d’un unique médaillon autour de la nuque.

Ses souvenirs se limitent à son nom et son prénom. Comme si sa vie avait été complètement gommée, elle n’a plus le moindre souvenir de sa famille, de sa vie précédente, de ses ambitions ou ses objectifs. Elle finit par trouver un poste de barmaid, un peu par hasard, et retourne sur les bancs de l'école, cherchant à se spécialiser en psychologie pour, peut-être, en apprendre plus sur cette amnésie qui la ronge sans qu'elle ne sache pourquoi. Elle parvient à déménager dans le middletown…. Avant de découvrir rapidement le système de notation établit par la Sunrise Corp.

On lui apprend que la Sunrise Corp possède de telles avancées technologiques qu’elle pourrait bien être capable de lui rendre ses souvenirs perdus. Elle ignore si c’est réellement le cas, mais Chan Mi y voit immédiatement une lueur d’espoir, l’espoir de se souvenir de qui elle est.

Elle ignore pourquoi, mais sa note est plutôt basse. Cela ne la décourage pas pour autant, car elle se sent capable de faire les efforts nécessaires pour intégrer le Uptown et rencontrer la tête pensante de Sunrise Corp.

Elle, elle sera forcément capable de l’aider.

Malgré son amnésie, Chan Mi à l'esprit particulièrement aiguisé. Son cerveau assimile et traite les informations avec une vitesse telle qu’elle se surprend parfois elle-même, ne se souvenant plus que ce formidable outil logeait tranquillement dans sa tête. Elle est brillante, et utilise cette intelligence pour s’en sortir dans la vie quotidienne.

A contrario, elle ne maîtrise pas -plus- les codes sociaux. Incapable de saisir le second degré ou le sarcasme, la vie en communauté n’est pas toujours évidente pour elle. Il lui arrive souvent de se mettre dans des situations farfelues, voir même dangereuses. Elle apprend petit à petit en copiant sur les autres, mais ça reste parfois maladroit ou carrément hors contexte. Non, on ne drague pas le boulanger quand on achète son pain. Et non, on ne se déshabille pas avec politesse quand un inconnu le propose.

Cette dualité tranchante entre son innocence presque enfantine par moment, et son intelligence foudroyante la rend parfois déstabilisante. Elle a du mal à se lier aux autres à cause de ça, et sa solitude la pèse.
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