[TERMINÉ]You should be mine. ♠ Park Soo Hwa - Son Hwa Min

Le nez levé vers le ciel, je l'observe une dernière fois, avant de pénétrer dans l'immense bâtiment blanc et lisse devant moi. Je passe rarement les portes de l'université, si ce n'est pour me poser un peu dans la bibliothèque. Je m'y rends de temps en temps pour me renseigner sur les nouveaux artistes, sur les anciennes œuvres, sur l'histoire du tatouage.

Je traverse le long couloir qui s'allonge devant moi, cherchant à retrouver Hwa Min. Je ne suis venu qu'une seule fois et j'ai du mal à me repérer. Je découvre ainsi l'architecture des lieux, et les étudiants qui y évoluent. Je suis du regard un groupe de garçons qui discutent entre eux, calmement, et les quelques paroles que j'attrape au vol sont empreintes de courtoisie et d'hypocrisie. Cette constatation alourdit le poids que j'ai dans le coeur, prenant conscience que la stupidité du système de notation de Sunrise Corp. vole l'innocence des jeunes de plus en plus tôt.

Mes doigts viennent ébouriffer mes cheveux sombres d'un geste de dépit, conscient que je ne pourrais pas changer les choses tout seul. Pour faire tomber un réseau, il faut avoir une armée. J'y pense depuis longtemps. Surtout depuis que je connais Hwa Min. L'enfant rebelle qu'elle était est devenue une adulte pleine de ressources et plus le temps passe, plus elle parvient à me surprendre. Elle est du genre à tirer parti d'une situation même catastrophique, et parvient à s'en sortir à chaque fois. Elle cache son impulsivité avec brio et sa beauté ne cesse de s'épanouir un peu plus.

Elle me rend faible, et quelque part ça me plaît.

Si elle savait. Depuis le début, malgré son côté séductrice, elle reste très innocente quand ça concerne les sentiments. Alors peut-être qu'il serait tant que je lui fasse part de ce que je ressens pour elle. J'étais parti du principe qu'on avait pas besoin de ça. Pourquoi, après tout ? On passe beaucoup de temps ensemble. Je sais qu'elle a une confiance en moi qu'elle n'accorde à aucun autre et souvent, nous couchons ensemble. Nous avons déjà quasiment une relation de couple, de meilleurs amis, de frère et soeur, de complice. Pourtant, plus le temps passe, et plus je comprends qu'elle ne me regarde absolument pas de la même façon que moi. Peut-être que c'est ce qui me frustre dorénavant, et ce qui me pousse donc à, peut-être, lui en parler aujourd'hui.

Me déclarer.

Je ricane en me moquant de moi-même. Je suis un gosse ou quoi ? J'ai déjà eu l'impression de régresser en me préparant ce matin. En enfilant ma veste de cuir, détonnant d'autant plus dans cet endroit. En arrangeant un peu mes cheveux, en essayant de ressembler un tant soit peu à quelque chose. Mon tatouage sur le torse est visible, dépassant de mon tee shirt gris. C'est l'inscription italienne Memento Mori, gravée en lettres rondes et italique.

Elle signifie 'Souviens toi que tu mourras.' Un jour. Une façon de se rappeler qu'il ne sert à rien d'écraser les autres parce qu'on est tous égaux face à la mort. Quelque part, j'ai toujours voulu adresser ces mots à mon paternel.

Quittant mes souvenirs du passé, je finis par reconnaître la délicieuse silhouette de mon amie. Aussitôt, je m'avance vers elle avec impatience, un sourire ornant le coin de mes lèvres en effleurant l'une de ses longues mèches de cheveux :

« Bonjour belle inconnue. Puis-je vous inviter à prendre un café ? »

Le ton de la plaisanterie est de mise, peut-être justement pour me détendre un peu.

J’esquisse un sourire en coin en voyant son expression éclatante quand elle me regarde. Elle a l’air heureuse de me voir, et cette simple idée m’arrache une douce chaleur sous ma cage thoracique. Est-ce qu’elle s’en rend seulement compte ? Evidemment que non. Il ne lui faut d’ailleurs pas une minute de plus pour me tacler sans répit, comme elle sait si bien le faire.

« Mais toutes les filles ne m’intéressent pas. »

Quel intérêt de les avoir toutes à mes pieds ? Ce que j’en retiens, c’est qu’elle vient de me faire un compliment et je compte bien en jouer. Mais alors que je m’apprête à  l’emmener avec moi, je remarque que son regard est attiré par quelque chose derrière moi, et tourne légèrement la tête pour comprendre ce qui peut la détourner si facilement de moi. La réponse ne se fait pas attendre et elle m’arrache presque un grognement de mécontentement. C’est qui ce mec ?

Ils entament la conversation, ayant l’air de se connaître. Ses regards ne m’échappent pas, je vois bien qu’il n’agit pas comme il devrait le faire avec une simple collègue mais je prends sur moi. Ce n’est pas comme s’il avait la moindre chance.

« T'es un amour, Seo Jun.»

Je tique à l’entente de ses mots. Je connais cette fille par cœur, je sais quand est-ce qu’elle s’amuse, je sais quand est-ce qu’elle provoque, et je sais également reconnaître les lueurs de sincérité qui brillent au fond de ses yeux. Et c’est justement quand je les aperçois, en s’adressant à ce garçon, qu’une bouffée de possessivité étouffe ma gorge. Le baiser qu’elle lui a offert ne m’aide pas tellement à contenir la jalousie qui me ronge en plus de ça.

J’ai toujours été assez exclusif avec les personnes qui comptait pour moi. J’ai fait beaucoup de rencontres, mais il y en a peu qui ont su me toucher de cette façon. D’abord, il y a mon meilleur ami. Mon ancien patron, et Hwa Min. Mais dans son cas à elle, il y a une différence parce que je l’aime différemment. Parce que je l’aime de cette façon. Je peux comprendre qu’elle soit naïve au point d’ignorer la façon dont je la regarde… Mais elle est bien placée pour savoir comment je suis fais.
Elle le sait.

Et elle se permet de faire ça sous mes yeux ?

Au moment où je pense que ça ne peut pas être pire, l’imbécile répondant au nom de Seo Jun l’invite carrément à déjeuner. Soit il a un courage plus grand que l’univers, soit il est complètement suicidaire. Dans un cas comme dans l’autre, je lui ferai bouffer ses dents. De quel droit il permet de toucher à ce qui ne lui appartient pas ? Par habitude, j’attends patiemment que mon amie décline sa proposition, comme elle le fait en général quand des hommes tournent autour d’elle. Pourtant, à ma grande surprise, c’est l’inverse qui se produit, et je le comprends au sourire tendre qu’elle affiche.

«J'adorerais.»

Pardon ?

C’est une blague.

Figé par ses propos, je reste silencieux alors que ce type finit par s’en aller, nous laissant alors en tête à tête. Mon regard se plante dans celui de Hwa Min, l’incompréhension laissant rapidement place à la possessivité brûlante qui enflamme mes veines.

« A quoi tu joues ? »

Mon ton est trop brutal, ma voix aussi cassante que le tesson d’une bouteille de verre. J’aurai aimé me contrôler un peu plus, mais j’ai toujours eu du mal à faire semblant. Je dis ce que je pense quand je le pense, c’est ce qui nous a rapprochés. Et quand il s’agit d’elle, c’est d’autant plus difficile de prendre sur moi :

« C’est quoi ça ? ‘Tu es un amour, j’adorerai manger avec toi’ ? Je ne t’ai jamais vu accepter la moindre invitation d’un homme auparavant. »

Je claque ma langue contre mon palais en signe de désapprobation. Ma raison se fait la malle en même temps que mon cœur, incapable de me retenir. Je sais que je n’ai pas à me mêler de ce qu’elle fait. Mais la colère m’empêche de réfléchir :

« Je ne veux pas que tu y ailles. »

« Premièrement, ne hausses pas le ton avec moi. »

Cette phrase suffit pour que je claque la langue contre mon palais en esquissant un rictus moqueur. Sérieusement ? Elle me connait pourtant assez pour savoir que c'est bien le genre de phrase qui est susceptible d'envenimer les choses entre nous. Pas uniquement parce que je suis quelqu'un d'arrogant, mais surtout parce que j'ai beaucoup de fierté. Et quand ça vient d'elle, tout ce que je ressens est décuplé. Je m'apprête à répondre, mais elle poursuit sur sa lancée :

« Et deuxièmement, ça s'appelle flirter. Visiblement, il y a une première fois à tout, tu vois. Et j'aimerais bien éviter de finir seule alors pour une fois que quelqu'un de mignon et d'intelligent s'intéresse à moi, je ne vais pas laisser passer l'occasion.»

Ouch.

Coup de poignard. Donc je n'ai pas le niveau ? Je ne suis pas suffisamment intéressant, ou intelligent, ou même assez mignon pour qu'elle pose les yeux sur moi ? Le sang dans mes veines bouillonne, je craque lentement ma nuque en essayant de garder mon calme, sachant que c'est inutile. Je l'ai perdu à l'instant même où elle a posé les yeux sur ce mec.

J'inspire, la dévisageant d'un regard assombrit par la colère. Plus je l'écoute, et plus je me sens stupide. Je me suis perdu dans mes conjectures. J'ai vu de l'espoir dans notre relation à la façon dont elle me regardait. J'ai cru à un avenir en voyant le sourire qu'elle m'adressait, j'ai cru sentir de la passion entre nous quand elle pressait son corps nu contre le mien.

Je me suis planté. Je suis un ami avec qui elle prend du bon temps.

Rien de plus.

« A t'entendre, on pourrait croire que t'es jaloux...»

Elle me donne l'impression d'être bien plus mature que moi. Elle est capable de garder son sang froid, mais c'est justement parce qu'elle n'a pas de sentiments amoureux pour moi.

« Je le suis. Je suis jaloux. »

Nos regards se soutiennent, s'affrontent et bataillent. Je ne l'ai jamais caché. Je n'ai jamais cherché à lui dissimuler mes sentiments, et pourtant, elle n'a pas été capable de les voir. Mais est-ce que je dois lui en vouloir pour ça ? Je n'ai jamais tenté non plus de les avouer à voix haute. Et j'aurais dû le faire. C'est ce que j'avais prévu aujourd'hui en venant la chercher aujourd'hui après tout, pas vrai ? Au moins, les choses seront claires. Elle n'aura plus aucune excuse pour esquiver ce que j'attends d'elle depuis si longtemps.

Ou pour m'évincer.

Ce qui est certain, c'est que ça ne peut pas continuer dans comme ça.

« Tu me trouves blessant ? Tu l'es aussi, ma belle. Tu flirtes avec un autre mec juste sous mes yeux alors que ça fait des années que je suis à tes côtés. » Je siffle entre mes dents, la jalousie prenant possession de mon être. « Je te comprends mieux que personne. Toi et moi, nous sommes pareils. Je peux savoir ce que tu ressens rien qu'en t'apercevant. Parce que moi, j'ai toujours été là pour toi. Tout comme tu n'as jamais cessé d'être là pour moi également. On se connaît par coeur et on se complète. Tu es la seule femme qui m'accepte comme je suis. 1m84 de défauts mais avec de vrais sentiments. Sans mensonges et sans cachotteries. »

Je profite de la distance qu'elle réduit entre nous pour attraper ses doigts des miens, sans la quitter des yeux.

« Tu n'as donc jamais compris que je t'aimais, Hwa Min ? »

« Alors ça fait des années que ça dure et c'est que maintenant que tu m'en parles, c'est ça ? Est-ce que t'es simplement inconscient ou t'as vraiment pas pensé au fait que je puisses te briser le cœur ? »

Ma mâchoire se contracte alors que je la dévisage en silence. Peut-être que je suis inconscient. Probablement que je n'ai pas réfléchi, en fait. Parce que si je l'avais fait, je me serai rendu compte de mon erreur. Et je crois qu'en vérité, je ne voulais pas l'admettre.

Parce que j'ai toujours eu une peur monstrueuse du rejet.

« Mais j'avais dix-sept ans, à cette période, je me disais que si je couchais avec toi, tu serais seulement à moi, je pensais même qu'on allait se marier ensemble... parce qu'à mon âge, c'était assez symbolique, c'était ma première fois avec quelqu'un pour qui je ressentais quelque chose. »

J'ai l'impression que mon coeur s'est échoué là, sur le sol. A chacun de ses mots, la monstrueuse mascarade dans laquelle je m'étais réfugié semble prendre fin. Tomber de rideau, les acteurs saluent et rentrent chez eux. Mon coeur reste au milieu de la pièce, sans comprendre qu'il s'agisse réellement de la fin. Comme si chacun de ses battements le faisait agoniser devant mes pieds. Ma tête m'élance, prise d'une douleur puissante, et une envie de vomir qui me prend les tripes. De vomir tout mon être, et d'y croire encore quelques minutes. J'ai envie de croire qu'elle est capable de me rendre immortelle, de me faire planer au point d'en oublier les voix insupportables qui murmure leurs horreurs à mon sujet lors de mes insomnies. Mais non ; non, ça ne marche pas. Je reste là, les bras ballants à l'écouter me dire que ce n'est pas réciproque. Que peut-être, j'ai raté ma chance à quelques années près. Les pleurs de mon être sont silencieux, là, sous ma chair, sous ma peau, incapable de se libérer, de se faire écouter.

Elle parle de ce qu'elle ressent, que je suis important, qu'elle veut rester mon amie mais uniquement avec mon accord. Je sais qu'elle essaie de me ménager, même si ce ne sont pas ces mots-là que je veux entendre. Mais si la situation était inversée, n'aurais-je pas user des mêmes mots moi aussi ?

Je ne peux plus bouger. J'ai les pieds gelés. J'ai envie de crier, de lui hurler qu'elle se trompe, mais ma voix reste éteinte ; parce qu'au fond, on sait tous les deux que c'est elle qui a raison. J'ai l'impression que le sol s'est fissuré sous mes pieds, et que mon corps dégringole tout en bas, dans les abysses. Mes os sont comme mon coeur ; cassés. Il y a une violente tempête qui déferle sous ma cage thoracique, elle menace de tout détruire. Mes lèvres restent scellés, retenant les mots qui menacent de s'évader.

Ça fait mal, j'ai la gorge qui ne cesse de remuer, les sursauts de douleur qui ne cessent de me prendre le corps tout entier. C'est difficile, et pourtant je le savais. C'est difficile d'aimer pour ensuite oublier, c'est difficile de vivre avec le coeur déchiré en deux, mais il y a une part de moi qui se doutait de la conclusion qui m'attendait. Je me cachais simplement derrière une voile de déni. Un voile si opaque qu'il me permettait de croire confortablement en mes chances. Hwa Min vient de l'arracher de mes yeux. J'ai l'impression d'avoir perdu mon ombre et mon soutien en une seule fois.

« Ce n'est pas une question d’égoïsme... »

Lentement, mes lèvres se dénouent, ma voix parvient à s'élever. Doucement, comme un homme qui réapprendrait à marcher. Mes doigts relâchent finalement les siens, conscient que ce geste en dit plus long sur ce qui se passe entre nous. :

« Si tu ne peux pas m'aimer de cette façon, tu ne le peux pas. Je suis bien placé pour savoir que ça ne se contrôle pas. »

T'es un adulte vieux. Agis comme tel.

« Je ne veux pas que tu disparaisses de ma vie. Simplement... Les baisers, et les parties de jambes en l'air, ça s'arrête là. »

C'est en partie ce qui nous a perdu. De toute façon, je doute que j'en serai à nouveau capable avec elle dorénavant.

J’ai l’impression de voir la scène au ralenti. Ses jambes ne la soutiennent plus, et je vois le corps de Hwa Min tomber doucement au sol. Immédiatement, je m’agenouille près d’elle, inquiet d’une telle réaction. Mais mes mots restent coincés dans ma gorge, apercevant les gouttes salées rouler le long de ses joues.

Elle pleure à cause de moi.

Ce n’est pas ce que je voulais.

Je reste accroupit près d’elle, interdit par la situation. La tête basse, ses longs cils baissés et trempés de larmes m’arrache un soubresaut au cœur. Elle me rappelle l’adolescente perdue que j’ai rencontré il y a quelques années auparavant et la vision me torture. J’ai envie de la serrer contre moi pour lui dire que tout ira bien. Pour sécher ses larmes qui me rendent fou, peu importe le mensonge que je dois lui murmurer, tant que ça la soulage.

« …Je me fiche bien des baisers et de tout le reste mais ne m'abandonnes pas, s'il te plait. Je ne suis vraiment rien sans toi.»

J’écarquille les yeux à sa déclaration, mon cœur s’arrachant des morceaux de lui-même, mit au supplice par ses mots doux et empoisonné à la fois. Je ne serais jamais aimé comme je le voudrais, mais je reste terriblement précieux à ses yeux.

Je ne m’attendais pas à ça.

Je ne réfléchis pas plus longtemps et lui colle immédiatement une pichenette sur le front. La surprise du geste a le mérite d’attirer son attention, et je profite qu’elle relève les yeux vers moi pour lui offrir un sourire en coin :

« C’est impressionnant le nombre de bêtises qui peuvent sortir de ta bouche quand tu t’y mets. Tu me connais mieux que n’importe qui non ? Je n’abandonne jamais quelqu’un derrière moi. »

J’essuie l’une de ses larmes avec mon pouce, essayant de rester le plus doux possible. Même si je voulais éviter d’en arriver là, je continue de penser que j’ai bien fait de me déclarer. Ça aurait été pire avec le temps. Elle finira rapidement par rencontrer quelqu’un, par en être profondément amoureuse, se marier… Il vaut mieux que je sache où j’en suis avant que ça arrive. Que je comprenne qu’elle n’est pas à moi.

« On a pas l’air fin là, tous les deux par terre en plein milieu de l’université. »

Je rigole, un peu pour la forme, un peu sincère aussi finalement. Ses larmes auront eu le mérite de m’empêcher de penser au râteau que je venais de me prendre.

Honteuse de pleurer devant moi ?

Elle ne devrait pas. Ses larmes sont belles parce qu'elles sont réelles, authentiques. Parce qu'elle est touchée de m'avoir blessée, c'est bien la preuve qu'elle tient à moi. Vu la relation fusionnelle que nous entretenons elle et moi, il n'y avait aucune chance que ma déclaration ne fasse pas de dommages collatéraux.

Et pourtant, je me suis mis des œillères, persuadé d'avoir ma chance.

Au fond, je savais comment ça tournerait.

« Soo Hwa.. Est-ce que ça va aller pour toi ? »

Je pose les yeux sur elle à l'entente de sa question. Elle se mordille la lèvre d'un air gêné, rappelant son inquiétude face à la situation gênante dans laquelle je nous ai mise. La jalousie et la possessivité qui me ronge à son sujet me font souvent perdre les pédales, mais je sais que c'est en partie parce que je la considérer inconsciemment comme mienne. Nous couchions ensemble, nous nous embrassions régulièrement, nous nous comprenions comme personne, ça avait toujours été nous deux contre le reste du monde. De véritables meilleurs amis. Notre relation est spéciale, et je pensais que cela se transformerait naturellement en relation amoureuse.

C'est mon erreur. Pas la sienne.

« Tu me connais par coeur, Hwa Min. Évidemment que ça ira. »

Je ne suis pas surpris de la note qu'elle me met. A mon tour, j'appuie sur le bouton de la télécommande pour lui attribuer une note nulle. A l'image de notre relation, pour pouvoir repartir de zéro ; sur de nouvelles bases.