Lee Ha Neul || Striving for perfection

Tic. Tac. Tic. Tac. L’aiguille tourne sans cesse à un rythme effréné. Personne ne peut stopper son jeu régulier. Un bébé devient enfant. Devient adolescent. Devient adulte. Mais le hasard n’a pas son mot à dire dans cette histoire. C’était une vie tracée, contrôlée, quadrillée, sans place pour l’erreur.

Ha Neul naquit dans les quartiers huppés de la capitale coréenne. Tel les rayons du soleil qui rebondissaient sur le sol Séoulite en ce début de printemps, ses parents avaient décidé qu’il était né pour briller. C’était la coutume dans la maison. Chaque enfant se devait d’être bien placé, et surtout bien noté. Une famille parfaite pour les parents Lee.

Voici donc le petit Ha Neul, qui depuis sa naissance, suivit sans broncher les décisions de ces deux adultes. Ils savaient ce qui était le mieux pour lui après tout. Et rapidement il y prit goût. Vicieuse fierté parentale qui gonflait d’amour propre le cœur du garçon. Quelle allégresse d’être adulé. Ce fut ce sentiment qui poussa Ha Neul à combler les espérances de ses parents depuis qu’il pouvait tenir un crayon. Scolarité irréprochable, comportement exemplaire, une note stagnant toujours au dessus des 4 points, le coréen était un modèle de perfection que les parents pointaient du doigt.

Ce fut naturellement que le jeune homme intégra la sunrise corporation après avoir été diplômé. Le hasard n’avait toujours pas sa place ici. Son âme sœur fut choisie - ou plutôt calculée - et correspondait plus que parfaitement aux parents. Quelle bonne surprise qui n’en était pas une.
Le fils suivait tel un robot l’idée de notation, ne remettant pas une seule fois en question le système. L’adoration de cet état utopique venait de ses parents - bercé dans le meilleur des mondes, il ne pouvait que l’adorer. Tout n’était qu’excellence, sans turbulences pour déranger cette vie de perfection.

Pourtant, un nuage obscurcit l’azur - car oui, une vie sans heurts était-elle vraiment possible ? - la pression familiale, sociétale commençait à peser sur les épaules du jeune adulte. Surveillé sans cesse par ses géniteurs, la moindre bavure était condamnée. Il fallait donc trouver une échappatoire, quelque chose qui lui permettait de garder sa notoriété de monsieur presque parfait en public.

«Ah, j’aimerais avoir un fils comme lui». Songeaient certains parents quand il croisait le petit Ha Neul. Qu’il était gentil, qu’il était poli, qu’il était joli! Les mamies se pressaient pour pincer son visage juvénile.

Il correspond à l’image de l’enfant idéal : une scolarité brillante, pas un pas de travers, un physique charmant. La fierté des Lee. C'est le gendre parfait, les amis de ses géniteurs désiraient voir leur fille compatible avec lui.

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Qu’y a-t-il de plus important dans la vie de Lee Ha Neul ?
L’image qu’il renvoie. Rien n’est laissé au hasard, tout est contrôlé dans cette société où il apparaît tel un garçon plus que soigné, qui suit les règles fixées, courtois, toujours prêt à donner un coup de main.
Il témoigne d’une méticulosité infaillible au contrôle de ses sentiments. Dur de deviner ce qu’il pense réellement. Son sourire aimable fait pourtant oublier ce détail.

Mais un beau jour l’âge adulte toqua à la porte ; la pression pernicieuse tomba comme un cheveux sur la soupe. Pourquoi en voulaient-ils toujours plus ? Sa note devait encore augmenter.
Quoi tu n’es qu’à 4.10? C’est encore trop bas. A ton âge, ton frère était déjà à 4.42. Qu’est-ce qu’il ne va pas chez toi ?
Vérité ou simple intimidation pour pousser le jeune vingtenaire à aller plus loin? Rivalité fraternelle, rivalité sociale, qui sera le meilleur à ce jeu de notation ? Tous les coups étaient autorisés dans cette lutte passionée.